google.com, pub-0000000000000000, DIRECT, f08c47fec0942fa0

Lion

Hors Wikimedia commons, photos par votre webmastrice. Merci également à ma co-administratrice Gaëlle Denis pour sa participation. Tous droits réservés
 

le lion


Lion, Jurques - Tous droits réservés

Lions d'hier . . .


Le plus ancien fossile identifié comme un lion a été retrouvé du Kenya est est daté de 3,5 millions d'années. Le lion était donc déjà à l'époque séparé de son plus proche parent actuel, la panthère, mais son évolution était encore loin d'être terminée. C'est au cours du dernier million d'année que sont apparus les lions que nous connaissons aujourd'hui. Mais les plus anciens n'appartiennent pas à l'espèce que nous connaissons aujourd'hui, Panthera leo, le lion moderne, mais à un parent proche. Panthera spelaea, le lion des cavernes, est apparu en Europe il y a 700 000 ans, et a colonisé la majeure partie de l'Eurasie, mais aussi de l'Amérique du Nord, avant de s'éteindre à la fin de la dernière période glaciaire, il y a 10 000 ans. Mais des spécimens auraient survécu dans les Balkans jusqu'à il y a 2000 ans seulement. Le lion des cavernes était nettement plus grand que le lion actuel, plus haut sur pattes, mieux adapté au froid, avec sans doute une fourrure épaisse. C'était le géant de l'âge de glace, avec certains individus pouvant dépasser les 3 mètres 50 de long !

Crâne de lion des cavernes, Muséum Nationale d'Histoire Naturelle de Paris - Tous droits réservés

. . . lions d'aujourd'hui


Le lion moderne, Panthera leo, est apparu durant la dernière période glaciaire. Lorsque son aire de répartition atteignait son maximum, jusqu'à il y a un peu plus de 2000 ans environ, on le rencontrait en Asie d'Inde jusqu'en Turquie et en Arabie, dans le Sud de l'Europe jusqu'en Grèce et peut être même en Italie, dans le Sud de la France et en Espagne, ainsi que dans la majeure partie de l'Afrique. Dans toute cette partie du monde, les seuls endroits où l'on ne rencontrait pas le lion étaient la forêt tropicale humide et les grands déserts de sable. Ce fut la période de gloire du lion, alors l'un des carnivores les plus répandus. On comptait alors 9 sous-espèces. On n'en compte plus que 7 aujourd'hui, dont une par ailleurs éteinte à l'état sauvage :
- Panthera leo persica, le lion d'Asie : autrefois de Turquie et d'Arabie jusqu'en Inde, aujourd'hui plus que forêt de Gir, dans le Nord-Ouest de l'Inde
- Panthera leo europeae, le lion d'Europe : autrefois Sud de l'Europe, aujourd'hui éteint
- Panthera leo leo, le lion de l'Atlas : autrefois Afrique du Nord, aujourd'hui éteint à l'état sauvage
- Panthera leo senegalensis, le lion du Sénégal : Afrique centrale et de l'Ouest
- Panthera leo azandica, le lion du Congo : Nord-Est du Congo
- Panthera leo nubica ( synonyme : Panthera leo massaicus ), le lion d'Afrique de l'Est, ou lion des Massais : Est de l'Afrique
- Panthera leo bleyenberghi, le lion du Katanga, ou lion d'Angola : Sud-Ouest de l'Afrique
- Panthera leo krugeri, le lion du Transvaal, ou lion du Kruger : Sud de l'Afrique
- Panthera leo melanochaita, le lion du Cap : autrefois extrême Sud de l'Afrique, aujourd'hui éteint

Lions d'Asie, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

 

Détail des sous-espèces

Le lion d'Asie ( Panthera leo persica ) est une sous-espèce assez méconnue. Nombre de personnes ignorent qu'il existe des lions sauvages ailleurs qu'en Afrique. Pourtant, autrefois, on rencontrait le lion d'Asie dans une bonne partie du Sud du continent asiatique, de l'Inde jusqu'au Caucase, à la Turquie et à l'Arabie. Il a disparu de la quasi totalité de cette vaste aire de répartition entre l'Antiquité et le début du XXème siècle pour ne plus subsister aujourd'hui que dans la forêt de Gir, dans le Nord-Ouest de l'Inde, où on compte un peu plus de 400 individus, les derniers lions d'Asie sauvages. Le lion d'Asie est plus petit que les lions africains et possède quelques caractéristiques propres. La crinière du mâle est plus courte, et se prolonge souvent sur le ventre le long d'un repli de peau inconnu chez le lion d'Afrique, et la touffe de poils au bout de la queue est plus fournie. Les lions d'Asie vivent aussi en plus petits groupes que leurs congénères africains.

Lion d'Asie, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

Le lion d'Europe ( Panthera leo europeae ) occupait autrefois le Sud du continent européen. On sait qu'il a vécu en Grèce et dans les Balkans jusque dans les temps historiques, durant lesquels il a peut être dans cette région cohabité avec les ultimes représentants de l'espèce du lion des cavernes. Le lion d'Europe a aussi peut être vécu en Italie, dans le Sud de la France et en Espagne, où il se serait éteint plus tôt qu'en Grèce. Ce lion était proche du lion d'Asie et lui ressemblait, avec entre autres sa crinière moins développée que celle des lions africains. Mais le lion d'Europe était plus grand que son cousin asiatique et dépourvu du repli de peau abdominal de ce dernier. La date exacte de l’extinction du lion d'Europe est incertaine. Hérodote nous raconte qu'il était déjà rare à la fin du Vème siècle avant J-C. Plus tard, le rhéteur grec Dion Chrysostome indique qu'au Ier siècle, le lion d'Europe est désormais éteint.

"Brauron - Marble Slab with a Lion" by Anonymous - Ophelia2. Licensed under Public Domain via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Brauron_-_Marble_Slab_with_a_Lion.jpg#/media/File:Brauron_-_Marble_Slab_with_a_Lion.jpg

Le lion de l'Atlas ( Panthera leo leo ) est un des lions les plus grands et des plus impressionnants. On le connaît pour la crinière particulièrement épaisse du mâle, souvent noire, pouvant atteindre le milieu du dos. Le lion de l'Atlas est un félin massif, robuste, conçu pour un milieu difficile. On le rencontrait autrefois en Afrique du Nord, en particulier dans les montagnes de l'Atlas. Confronté à la rareté des grandes proies, il ne vivait pas en clan comme les autres lions. Le lion de l'Atlas est également plus proche du lion d'Asie que des autres lions africains. L'homme est à l'origine du déclin de cette sous-espèce comme de tant d'autres. C'était des lions de l'Atlas qui combattaient dans les arènes romaines. Plus tard, impitoyablement chassé, il a disparu petit à petit de son aire de répartition. On n'en a plus vu dans la nature depuis 1943. Le lion de l'Atlas est aujourd'hui éteint à l'état sauvage, et les spécimens captifs purs eux-même sont rares. Il en reste 90 à peine, dans divers zoos d'Europe et du Maroc.

Lion de l'Atlas, Parc zoologique de Paris - Tous droits réservés

Le lion d'Afrique de l'Ouest ( Panthera leo senegalensis ) se rencontre dans l'Ouest et le centre de l'Afrique, du Sénégal jusqu'en Centrafrique. Ce sont les lions d'Afrique subsaharienne les plus proches génétiquement et morphologiquement de l'autre lignée principale de lions, celle du lion d'Asie. Les lions d'Afrique de L'ouest sont les plus petits des lions africains. La crinière du mâle est souvent assez peu épaisse, et certains en sont même dépourvus. Les clans sont plus petits que ceux formés par les lions vivant plus à l'Est et au Sud. Le lion d'Afrique de l'Ouest est une sous-espèce menacée, dont la population est très fragmentée. Les effectifs sont peu importants, c'est certain, mais on ne possède que des estimation des effectifs : 450 à 1300 lions en Afrique de l'Ouest, et 550 à 1550 lions en Afrique centrale. La plus importante population ne dépasse sans doute pas 300 individus. La pression humaine est importante dans cette région très peuplée d'Afrique, et les félins en pâtissent.

"West African male lion" by Jonas Van de Voorde - Own work. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:West_African_male_lion.jpg#/media/File:West_African_male_lion.jpg

Le lion du Congo ( Panthera leo azandica ) est sans sans doute la sous-espèce africaine ayant l'aire de répartition la plus réduite. On ne le rencontre que dans le Nord-Est du Congo. Il est très proche du lion d'Afrique de l'Est.

Le lion d'Afrique de l'Est ( Panthera leo nubica ), est sans doute la sous-espèce la plus répandue, notamment parce qu'elle est protégée dans de vastes zones telles que l'écosystème Serengeti-Mara, à cheval sur la Tanzanie et le Kenya. C'est le lion de référence pour la plupart des gens, celui qu'on voit le plus dans les reportages animaliers. Ce n'est pas le plus grand, bien que certains mâles atteignent parfois 250kg. La crinière du mâle connaît une importante variation de taille et de couleur, allant d'individus à l'imposante crinière noire jusqu'à des spécimens dépourvus de crinière. Les lions de la région de Tsavo, au Kenya, en particulier, sont connus pour leur fréquente absence de crinière.

"Lion Masai Mara" by Dylan Walters - http://www.flickr.com/photos/50169083@N00/1202112880/in/photolist-2Qe9h9-o3aJD-5YahXn-5XY6Hk-5Y2YmF-5YeyNf-5Yeydm-5Yanvz-5Y1ZxT-5Y7kv1-5Y2VV2-5Y2TZR-5Y7dK1-5Y31xK-5YexHm-5Y6jPm-5Y3mCj-5Yet5G-5Yakrv-5Y7fZ9-5YeNQ3-5Y5Dwq-5Y1ny8-5Y1pKZ-5Y5EMj-5Y5BgE-5Y5E5y-5Y1khn-5Y5BT9-78nmzw-78iC4k-78nsab-78iBpK-78ixip-78iw1M-78nz6h-78nttU-78ioVH-78iyKX-78ijBR-78nuXd-78iDVn-78ihbD-78orx7-78iA8p-78npqu-78iJip-78njmw-78nnYW-78itdp-78nD9s. Licensed under CC BY 2.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lion_Masai_Mara.jpg#/media/File:Lion_Masai_Mara.jpg

Le lion du Katanga, ou lion d'Angola ( Panthera leo bleyenberghi ) est originaire du Sud-Ouest de l'Afrique. C'est un lion de taille moyenne. Il tend à être plus pâle que les autres lions, en particulier dans les régions arides. Le lion du Katanga est en effet la sous-espèce qui se rencontre aujourd'hui dans les milieux désertiques, comme le désert du Kalahari, mais aussi celui du Namib, le plus vieux désert au monde. La crinière du mâle pleinement adulte est donc souvent claire, alors quand chez les autres sous-espèces les mâles ayant une crinière épaisse l'ont la plupart du temps sombre. Il existe toutefois des lions du Katanga à crinière brune. 

Lion d'Angola, Mervent - Tous droits réservés

Le lion du Transvaal, ou lion du Kruger ( Panthera leo krugeri ) se rencontre dans le Sud de l'Afrique, de la région du Parc Kruger, qui se prolonge dans des réserves privées reliée au parc telles que Timbavati ou Klaserie, où l'on trouve la plus importante population, estimée à environ 3000 individus, jusqu'au Sud du désert du Kalahari. C'est la plus grande des sous-espèces de lion, dépassant légèrement le lion de l'Atlas, mais le lion du Transvaal est moins massif.

"Lion (Panthera leo krugeri) 04" by Godot13 - Own work. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Lion_(Panthera_leo_krugeri)_04.jpg#/media/File:Lion_(Panthera_leo_krugeri)_04.jpg

C'est chez cette sous-espèce que l'on a observé, majoritairement dans la région du Timbavati, dans le Nord-Est de l'Afrique du Sud, des cas de leucistisme. La mutation est toutefois rare : 15 individus recensés en 2016...sur les 3000 lions de cette partie du monde ! Il ne faut donc pas croire que tous les lions du Transvaal sont blancs, même si quasiment tous les "lions du Kruger" présentés en captivité sont issus de l'élevage sélectif pour cette couleur et présentent un pelage blanc...

Lion blanc, Jurques - Tous droits réservés

Le lion du Cap ( Panthera leo melanochaita ) peuplait autrefois la région du Cap, à l'extrême Sud de l'Afrique. Son statut de sous-espèce est parfois discuté, certains scientifiques ne considérant le lion du Cap que comme une population isolée du lion du Transvaal. Le lion du Cap était un félin imposant, très grand, un peu plus massif que le lion du Transvaal, et beaucoup de mâles possédaient une imposante crinière noire rappelant celle du lion de l'Atlas. Décimé par une chasse excessive au XIXème siècle, le lion du Cap a rapidement décliné. On n'en a plus vu dans la nature depuis les années 1860. L'un des derniers spécimens connus meurt en captivité 1878. Le lion du Cap est désormais éteint, même s'il existe encore en captivité de possibles hybrides de cette sous-espèce.

"Cape Lion" by Unknown - http://books.google.dk/books?id=15AsyQ8O2qoC&pg=PA148&dq=london+sondaica+tigris&hl=da&ei=SlmxTsyqMMHa4QSasv3OAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=5&ved=0CE0Q6AEwBA#v=onepage&q=london%20sondaica%20tigris&f=false. Licensed under Public Domain via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cape_Lion.jpg#/media/File:Cape_Lion.jpg

 

Pelages variés


Le pelage du lion varie entre diverses nuances de fauve, du jaune pâle à un ocre foncé parfois presque brun. Les lions vivant en milieu aride sont souvent plus clairs. Le dessous est légèrement plus pâle. Ce pelage ne présente le plus souvent aucun motifs à l'âge adulte, à l'exception du revers foncé des oreilles, marqué aussi d'une tache blanche. Les lionceaux naissent marqués d'ocelles brunes semblables à celle de panthères ou de jaguars, mais plus claires, soulignant la proche parenté entre ces espèces. Ces taches s'estompent normalement avec l'âge.

Lionceau de l'Atlas (3 mois et demi), Parc zoologique de Paris - Tous droits réservés

La queue se termine par une touffe de poils brun foncé à noir dissimulant un étui corné unique chez les félins et dont la fonction exacte nous est inconnue. Caractéristique du lion également, c'est la crinière du mâle. Plus ou moins épaisse, parfois même absente, elle varie du fauve clair au noir en passant par diverse nuances de brun. Chez les lions à crinière foncée, la zone entourant la tête est généralement plus claire que le reste de la crinière. Plus un lion est âgé, plus sa crinière sera épaisse et foncée.

Lions, Doué la Fontaine - Tous droits réservés

Le lion n'est pas toujours fauve. On a recensé chez ce félin plusieurs pelages atypiques. Le plus connu est certainement le lion blanc. Il est atteint d'une mutation appelé leucistisme, ou leucisme, à l'origine de sa coloration. On ne recontre cette mutation que chez une sous-espèce, le lion du Transvaal. Les lions leucistiques ne sont en fait pas souvent véritablement blancs, mais plutôt crème. Contrairement à d'autres félins leucistiques, comme le tigre blanc, le lion blanc n'a pas toujours les yeux bleus, son regard pouvant arborer des teintes variées comme gris, vert, ou même la couleur normale des yeux des lions, or à brun. Les traditions orales sud-africaines rapportent que les lions blancs existent depuis au moins 400 ans dans le Timbavati, si ce n'est plus. Mais les européens n'y ont pas cru jusqu'à la première observation d'un lion blanc par un européen en 1928 dans le Timbavati, puis une deuxième fois dans la même région au début des années 1940. Dans le parc Kruger, la première observation a lieu en 1959. C'est dans les années 1970 que les cas recensés se multiplient, et 2 lionceaux blancs capturés en 1975 dans le Timbavati engendreront les premiers lions blancs nés en captivité. Il naît encore de temps en temps des lions blancs dans le Timbavati ou le parc Kruger. Une troupe du parc Kruger comporte ainsi deux lionnes blanches. Mais ce sont des cas rares, la plupart des lionceaux blancs, plus visibles que leurs frères et soeurs fauves, étant souvent tués par des prédateurs . . . ou capturés ou tués par l'homme. La mutation est en revanche entretenue en captivité, où le lion blanc n'est plus si rare, même courant !

Lionne blanche, Jurques - Tous droits réservés

Le blanc n'est pas la seule coloration atypique observée chez le lion. On a parfois ainsi parlé de lions noirs. Des lions très foncés, quasiment bruns, ont parfois été recensés. Un lion d'un brun très foncé aurait ainsi été aperçu en Iran ( l'espèce est aujourd'hui éteinte dans cette région ), et une lionne noire dans le delta de l'Okavango. On n'a pas de preuve par l'image de l'existence de ces lions très foncés. Jusqu'à preuve du contraire, les lions mélaniques ( noirs ) n'existent donc probablement pas. Il pourrait s'agir de félins observés à contre jour ou dans la pénombre, donnant l'illusion de la couleur noire.
On connait par contre des lions à taches noires. Un jeune mâle présentant une large bande noire à l'intérieur de la patte avant a été observé dans le Masai Mara, au Kenya, au début des années 2000. Le cas connaissait un précédent. Un lionceau né en 1975 au zoo de Glasgow, en Écosse, présentait une bande noire semblable à l'intérieur d'une patte avant. Il ne s'agissait apparemment pas de mélanisme partielle mais d'une anomalie appelée mosaicisme. Ce mâle, dénommé Ranger, est mort en 1997. Malgré de nombreuses tentatives, il n'a jamais eu de petits.
Une coloration inédite a été observée ces dernières années en Zambie, dans le parc national de South Luangwa. Un jeune lion mâle, né en 2008, possède un pelage aux tentes dorées en raison d'une absence apparente de pigments noirs.
Autre pelage, les lions tachetés. Eux ne sont pas des mutants, mais une simple variante. En fait, il est même assez fréquent de voir des lions plus ou moins tachetés. Il s'agit d'adultes ayant conservé leurs taches de lionceaux, comme on peut aussi l'observer chez le puma. Ces taches sont souvent plus nettes au niveau des pattes et de l'abdomen. Même si les taches ne sont pas franches, 
certains adultes, les lionnes en particulier, peuvent conserver des marquages flous au niveau des pattes et de l'abdomen.

Lionne ayant conservé quelques taches, Doué la Fontaine - Tous droits réservés

 

Défauts de crinière


La crinière du lion mâle est liée à sa production de testostérone, l'hormone mâle. Pour cette raison, les lions castrés ont souvent une crinière courte, voire pas de crinière du tout. Mais il existe aussi dans la nature des lions à crinière courte voire absente. Il peut s'agir de variations régionales, comme c'est peut être le cas en Afrique de l'Ouest ou en Tanzanie dans la région de Tsavo, où les lions sans crinière semblent plus nombreux qu'ailleurs. Un lion malade ou faible pourra aussi avoir une crinière moins fournie. Autre explication, dans les populations de lions très consanguines, le nombre de mâles sans crinière semble augmenter et aller de paire avec une baisse de la fertilité.
Le cas inverse existe également, on connait en effet des lionnes à crinière. Ces lionnes ne développent pas de crinières aussi épaisses que celles de mâles pleinement adultes, mais des crinières relativement courtes, semblables à celles de mâles adolescents. Cela peut être au désavantage de ces lionnes dans la nature, où un lion mâle adulte pourra les confondre avec un jeune mâle et les considérer comme des rivaux à éloigner. Plusieurs lionnes à crinière ont été observées dans le delta de l'Okavango, toutes dans la même région. Aucune n'a été vue avec des lionceaux. On connait aussi des cas en captivité. Il s'agit là de lionnes âgées, qui deviennent ménopausées et commencent à développer une crinière semblable à celle d'un jeune mâle suite à l'arrêt de la production d'hormones femelles. 

Vieille lionne de l'Atlas avec un début de crinière, Les Sables d'Olonne - Tous droits réservés

 

Hybrides

Née au Canada, la noire Jazhara et son frère fauve Tsunami sont ce qu'on appelle des jaglions, hybrides nés d'une lionne et d'un jaguar mâle. Dans leur cas, la lionne, Lola, et le père, un jaguar noir nommé Diablo, ont été élevés ensemble et sont devenus très proches, à un point qu'il est devenu impossible de les séparer ou alors la lionne se laissait dépérir. Ils étaient tout de même séparés durant les périodes de chaleur de la lionne. C'est donc involontairement et dans la plus grande surprise que sont nés en avril 2006 les 2 jaglions. Ils sont plus grands que des jaguars, de stature à mi-chemin entre celles du lion et du jaguar. Tsunami arbore un pelage fauve comme celui du lion, tacheté de brun, tandis que celui de sa soeur est gris foncé virant au noir, tacheté de noir. Ils sont les seuls jaglions recensés. On peut les voir au Bear Creak Wildlife Sanctuary, à Barrie, au Canada. Le mâle est stérile et la femelle théoriquement fertile. On ne connait pas d'autres jaglions.


Le lijagulep est le résultat du croisement entre lion mâle et une femelle lepjag ou jagulep ( qui sont 2 hybrides de jaguar et de panthère ). Un spécimen, né en 1906 au Lincoln Park zoo de Chicago, fut montré au public en 1908 à Londres. D'abord présenté comme le " lion tacheté du Congo ", supposé hybride naturel de lion et de panthère, il fut ensuite révélé qu'il s'agissait en fait d'un lijagulep. L'animal naturalisé présenté comme un jaglion au musée de Tring en Angleterre ( photo ) est en fait probablement ce lijagulep.

"Jaglion" by Sarah Hartwell (Messybeast) - Own work. Licensed under CC BY 2.5 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jaglion.jpg#/media/File:Jaglion.jpg

Le léopon est un hybride issu d'un lionne et d'un mâle panthère. Les premiers cas de léopons sont reportés en Inde en 1910. Un zoo allemand tenta également l'expérience, mais les jeunes hybrides moururent avant d'atteindre l'âge adulte. Le cas le plus célèbre reste celui des léopons japonais. En 1954, le Koshien Hanshin Park projette l'élevage de ces hybrides. A partir de 1955, un jeune léopard, Kaneo, né en janvier, et une jeune lionne, Sonoko, née en mars, sont élevés ensemble. La première portée, de 2 petits, un mâle et une femelle, naît en 1959, et 3 autres léopons, un mâle et 2 femelles, naissent en 1962. Le dernier meurt en 1985. Les 5 léopons et leurs parents furent naturalisés après leur mort. Les léopons avaient une apparence intermédiaire entre celles de leurs parents, avec la tête et le corps massif du lion, les pattes trapues et les taches de la panthère. Ils grimpaient comme des panthères et aimaient l'eau. Les mâles présentaient une courte crinière. Mâles comme femelles se sont avérés stériles.
Le croisement inverse, celui d'un lion avec une femelle panthère, appelé lipard, ou liard, existe aussi mais est plus rare. On ne connaît en effet que 2 cas de naissance de lipards. En effet, en raison de la différence de taille entre un lion et une panthère, ce genre d'accouplement est difficile. Un lipard est né au zoo de Vienne, en Autriche, en 1951. L'autre cas date de 1982 et s'est produit au zoo de Rome, en Italie. Plusieurs grands félins ( un lion, une panthère et un tigre ), furent élevés ensemble. Les parents du jeune lipard sont Puff, un lion de 250kg, et Miccia, une panthère de seulement 38kg. Le petit, une femelle, fut séparé de sa mère après que celle-ci lui eu coupé la queue, puis nourrie au biberon. Après que d'autres accouplements furent observés, on sépara ses parents. Adulte, la femelle lipard était plus grande qu'une panthère, d'apparence plus proche de celle du lion, mais tachetée de brun.
Dans le cas du léopon, et davantage encore dans celui du lipard, la principale difficulté dans l'obtention de tels hybrides résulte en la différence fondamentale qui existe entre lion et panthère. Ce sont des animaux présentant une grande différence de taille, et ennemis naturels de surcroit. Cela explique la rareté de ces hybrides.

"Leopon05" by TRJN - Own work. Licensed under CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leopon05.jpg#/media/File:Leopon05.jpg

Les hybrides de lion les plus connus et les plus répandus sont les hybrides entre lion et tigre. Le plus fréquent est le ligre, ou ligron, issu du croisement entre un lion mâle et une tigresse. Le premier cas de ligre connu est reporté en Inde en 1795. Un bon nombre de naissances ont eu lieu depuis. En raison de son allure impressionnante, le ligre est sans doute aujourd'hui le grand félin hybride le plus populaire et le plus répandu. D'apparence intermédiaire entre celle du lion et du tigre, c'est un animal très massif, au pelage fauve pâlement rayé. Certains mâles ont une courte crinière. Le ligre possède la particularité d'être largement plus grand que ses parents. Le plus grand connu, Hercules, pèse plus de 400kg pour 3,40m de long, quand les plus grands lions ou tigres dépassent rarement 260kg pour une taille maximale avoisinant les 3,50m. Et les ligres continuent de grandir leur vie durant . . .Les ligres femelles sont fertiles et les mâles stériles. Toutefois, on reporte en 1984 un cas de naissance de petits issus de l'accouplement entre 2 ligres. Les ligres mâles sont donc parfois fertiles

L'hybride inverse, croisement d'un tigre mâle avec une lionne, est le tigron. Le cas le plus ancien connu date de 1827. Les tigrons sont moins courants que les ligres car moins impressionnants, même si par le passé ils étaient plus répandus que les ligres. D'apparence semblable à celle du ligre, ils sont toutefois souvent plus foncés, et nettement plus petits. Les tigrons n'atteignent pas la taille de leurs parents. Les femelles sont fertiles et les mâles stériles.

Ti-ligre et li-ligre sont des hybrides de seconde génération obtenus par le croisement d'une ligresse ( femelle hybride lion mâle x tigresse ) avec un tigre mâle pour le ti-ligre ou un lion mâle pour le li-ligre. Le croisement inverse, d'un ligre mâle avec une tigresse ou une lionne, est nettement plus rare mais des cas sont connus.
Le premier cas recensé de ti-ligre date de 1948. D'autres naissances ont eu lieu depuis. Ces animaux ressemblent beaucoup au tigre, tout en conservant quelques traits du lion. 

Le premier li-ligre connu est né en 1984 près de Paris d'une femelle ligre nommée Julie et du lion Bichon ( par ailleurs le père de Julie ).  Kiara, femelle li-ligre née en 2012 au zoo russe de Novosibirsk, n'est donc pas, comme tant l'ont dit, le premier hybride du genre recensé. Les li-ligres ressemblent beaucoup à de jeunes lions. Ils sont pâlement rayés, mais ces rayures peu visibles. Les li-tigrons ( lion x tigron femelle ) sont très semblables. Adultes, ils ont à peu près la taille d'une lionne.
Ces hybrides sont apparemment stériles.

"Taliger at G.W. Park" by Fight4animalrights - Visit to GW ZOO. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Taliger_at_G.W._Park.jpg#/media/File:Taliger_at_G.W._Park.jpg

Le ti-tigron est issu du croisement entre un tigron femelle ( hybride tigre mâle x lionne ) et un tigre mâle. Le ti-tigron le plus connu est un mâle nommé Nathaniel ( photo ci-dessous ) né au refuge Shambala Preserve, aux Etats-Unis. Sa mère était une femelle tigron, Noelle, et son père un tigre de Sibérie, Anton. Pensant que Noelle, comme la majorité des hybrides, était stérile, elle fut placée en 1982 avec le tigre en toute confiance. Nathaniel est né un an plus tard, et ses parents ont été séparés, laissant seuls la mère et le fils. Nathaniel tenait davantage du tigre que sa mère et était nettement plus grand qu'un tigron, sans pour autant atteindre la taille d'un tigre. Son pelage était très semblable à celui d'un tigre doré, mais moins contrasté. Nathaniel est mort d'un cancer à seulement 9 ans. Sa mère, Noelle, est décédée de la même maladie peu après. Il est possible que Nathaniel soit le seul ti-tigron ayant existé.

 

Un félin sociable


Le lion est sans doute le plus sociable des félins, et c'est le seul qui vive en groupe. Ces groupes de lions sont appelés clans, ou troupes, et la majorité des félins en leur sein sont unis par des liens familiaux. La troupe moyenne comporte 5 ou 6 lionnes, leurs lionceaux, et 1 ou 2 mâles adultes. Toutefois, on a observé des groupes ne comportant que 2 ou 3 lionnes, et d'autres comptant jusqu'à plus de 30 individus. Le mâle a beau sembler dominer ( ce sont les femelles qui chassent la majeure partie du temps ), on peut considérer la société des lions comme surtout matriarcale, car elle se base avant tout sur les lionnes. Les lionnes d'une même troupes sont quasiment toujours de la même famille. Elles chassent ensemble, élèvent leurs lionceaux ensemble, et par ailleurs les naissances sont d'ailleurs souvent rapprochées.

Lionnes, CERZA - Tous droits réservés

Les mâles du clan, eux, ne sont généralement pas apparentés aux lionnes. En effet, arrivés à l'adolescence, les jeunes lions mâles sont chassés de la troupe par les mâles adultes, tandis que les femelles resteront souvent au sein du même groupe toute leur vie. Après une période de nomadisme, ces jeunes mâles chercheront à s'approprier leur propre troupe en en chassant les mâles plus âgés déjà présent, afin de leur prendre leurs lionnes et assurer leur propre descendance. Cette vie en groupe comporte des avantages pour les lions : à plusieurs, on peut s'entendre pour chasser de grosses proies et mieux protéger les petits. D'autres part, pour les lionnes, étant donné qu'elles sont toutes apparentées au sein d'un même groupe, prendre soin des lionceaux des autres, c'est aussi s'assurer que sa propre lignée va perdurer.

Lion et lionne, Refuge de l'Arche - Tous droits réservés

 

Un grand carnivore face aux autres


Le lion est le plus grand mammifère carnivore d'Afrique. En Asie, dans la forêt de Gir où survivent les derniers spécimens asiatiques, ils sont aussi les plus grands prédateurs. Le lion n'aime pas trop la concurrence. Si l'occasion lui en est donné, il n'hésitera pas à tuer une panthère ou un guépard, et la plupart des décès par prédateur chez les petits des deux félins tachetés sont d'ailleurs dus aux lions. Les lions n'hésitent pas non plus à voler les proies des autres carnivores. Pour éviter cela, la panthère, qui comme son grand cousin chasse surtout de nuit, va le plus rapidement possible hisser sa proie dans un arbre, où le lion plus lourd ne pourra pas grimper pour la prendre. Le guépard va lui chasser de jour. Les lycaons se font aussi régulièrement voler leurs proies par des lions, et leurs petits, parfois même des adultes, peuvent se faire tuer par le grand félin. Toutefois, une meute de lycaons peut parfois venir à bout d'un lion seul. Le rapport de force est plus égale entre avec le crocodile : dans l'eau, le crocodile aura le plus souvent l'avantage, sur la terre ferme, ce sera le lion.

Lionne, Thoiry - Tous droits réservés


Mais l'autre carnivore avec lequel le lion entre le plus en compétition dans la nature, c'est la hyène tachetée. Le lion est plus grand que la hyène et possède une arme supplémentaire : ses griffes. Mais la hyène possède des mâchoires parmi les plus puissantes chez les mammifères, et les groupes de hyènes sont souvent plus nombreux que ceux de lions. L'importante compétition entre les deux espèces vient du fait qu'elles occupent la même niche écologique : celle de prédateur de grands animaux chassant en groupes organisés. Selon le rapport de force, les lions pourront voler les proies des hyènes s'ils en ont l'occasion, ou inversement. Ils n'hésiteront pas non plus s'ils peuvent à tuer les petits de leur concurrent, voire même des adultes lorsque c'est possible. Mais ces conflits ont surtout lieu autour des proies. En règle général, si des lions croisent des hyènes dans la savane, ils se contenteront de les ignorer. Les hyènes en revanche, réagissent vivement dès qu'elles perçoivent l'odeur d'un lion.

Lion d'Angola, Mervent - Tous droits réservés

 

Cycle de vie


Chez les lions, qui vivent dans des régions chaudes, les naissances peuvent avoir lieu à tout moment de l'année. On peut toutefois noter qu'elles sont souvent rapprochées au sein d'une même troupe afin de faciliter l'élevage des petits en commun par toutes les lionnes. Les naissances ont lieu au terme de 102 à 119 jours de gestation, soit un peu moins de 4 mois. La portée compte de 1 à 4 lionceaux. A la naissance, les lionceaux pèsent entre 1 et 2 kg et sont sans défense. Les lionceaux sont également tachetés. Les motifs bruns du pelage, semblables aux ocelles des jaguars en plus clair, s'estomperont avec l'âge, mais peuvent rester visibles à l'âge adulte, en particulier au niveau des pattes et de l'abdomen. Ils commencent à marcher vers 3 semaines. La lionne s'occupe seule de ses petits jusqu'à ce qu'ils aient 6 à 8 semaines, âge auquel elle va les présenter au reste de la troupe. A partir de ce moment, les lionceaux seront élevés par l'ensemble des femelles du groupe. Ils commencent à manger de la viande vers 3 mois.

Lionceaux d'Angola (2 mois), Mervent - Tous droits réservés

A 6 mois, les lionceaux sont complètement sevrés et débutent leur apprentissage de la chasse. Devenus adolescents, entre 2 et 3 ans, mâles et femelles suivent des chemins séparés. Les lionnes resteront sans doute toute leur vie au sein de la même troupe. La vie des jeunes mâles est plus difficile. Chassés de la troupe par les mâles adultes, ils devront ensuite, s'ils veulent assurer leur descendance, conquérir leur propre troupe. Les jeunes lions atteignent leur maturité sexuelle entre 3 et 4 ans. A l'état sauvage, l'espérance de vie peux atteindre 16 ans, mais ce surtout pour les lionnes. Les mâles, dont l'existence devient difficile lorsqu'ils se font chasser d'une troupe par des rivaux, ne dépassent pas souvent 10 ans. Sans la concurrence, ils vivent plus longtemps en captivité, 20 à 25 ans pour les deux sexes, et le record est même de 29 ans.

Lionceau d'Angola (6 mois) et sa mère, Mervent - Tous droits réservés

 

La dure loi de la savane


La vie est dure pour un lionceau dans la savane africaine. Panthère, chacals, aigles, serpents ou encore hyènes tuent nombre de petits. Même les herbivores peuvent parfois s'avérer une menace : ainsi lorsqu'un troupeau de buffle repère des lionceaux isolés, il n'y a pas cher à donner de leur peau. La faim est aussi à l'origine d'un certain nombre de décès. Lorsque les proies viennent à manquer, ce sont toujours les lionceaux qui mangent en dernier, et eux qui succombent donc les premiers à la famine. Enfin, les lions adultes peuvent aussi menacer les jeunes. Lorsque de nouveaux mâles prennent possession d'une troupe, ils chassent les adolescents et tuent systématiquement les petits. La mort de ceux-ci provoque en effet de nouvelles chaleurs chez les lionnes. Les nouveaux dominants assurent ainsi leur descendance. Confrontés à tous ces dangers, près de 80% des lionceaux n'atteignent pas l'âge de 2 ans.
Même ensuite, l'existence n'est pas simple pour les jeunes lions, et surtout les mâles. Car si les femelles restent au sein de la troupe, les mâles, eux, sont chassés par les adultes. C'est aussi parfois le cas des femelles adolescentes, mais cela reste bien moins courant. Ces jeunes mâles doivent alors apprendre à se débrouiller seuls jusqu'à ce qu'ils parviennent à prendre le contrôle d'une autre troupe. Beaucoup meurent de faim durant cette période de nomadisme. Ceux qui parviennent à devenir dominants d'une troupe ne gardent généralement cette position qu'entre 2 et 4 ans avant de se faire évincer à leur tour. Une fois vaincus, le plus souvent, privés de leur clan, il n'y a que la mort qui les attend. Peu de mâles dépassent 10 ans dans la nature. Les lionnes peuvent elle vivre jusqu'à 16 ans.

Lionne d'Asie, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

 

Une forme de lion


Le lion incarne dans l'imaginaire collectif un symbole de force, et ce non sans raisons. Certes, ce n'est pas le plus rapide des félins, ni le meilleur sauteur, ni même le plus grand. Le lion est en effet en moyenne plus petit que le tigre, mais plus haut sur pattes. Et il faut avouer que la crinière du mâle donne une certaine image de majesté. Il n'empêche que le lion est capable de performances physiques impressionnantes. Les femelles sont généralement moins puissantes, mais plus rapides que les mâles, car moins massives. Une lionne est capable d'atteindre 60km/h en vitesse de pointe, mais comme tous les félins seulement sur une courte distance. Catégorie saut, un lion est capable de bonds de près de 3 mètres 70 en hauteur et 11 mètres en longueur. Enfin, c'est sans doute le félin qui s'entend le plus loin. Le rugissement caractéristique du lion, le cri le plus puissant parmi tous les félins ( tigre, jaguar et panthère rugissent également, mais moins fort ), dans de bonnes conditions, est audible à 8km de distance.

Lion d'Asie, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

 

Mangeurs d'hommes


Comme d'autres grands félins, le lion a parfois fait parler de lui en tant que mangeur d'hommes. Les plus tristement célèbres sont sans doute les deux lions mangeurs d'hommes de Tsavo. En 1898 débute au Kenya le chantier d'une ligne de chemin de fer et d'un pont traversant la rivière Tsavo. Durant 9 mois, deux lions mèneront de nuit leurs attaques contre les travailleurs. On ignore le nombre exact de victimes, mais il serait supérieur à 100. John Henry Patterson, superviseur des travaux, tue le premier lion mangeur d'hommes début décembre 1898, et le second 3 semaines plus tard. Les peaux et les crânes ont été conservés et sont toujours visibles au Chicago Field Museum, aux Etats-Unis. L'étude des crânes de ces lions a plus tard permit de comprendre pourquoi ils s'en prenaient aux humains. Les deux grands mâles, dépourvus de crinières, souffraient de problèmes dentaires les empêchant de s'attaquer à des proies normales. Le temps passe mais les raisons restent les mêmes. En 2004 est abattu dans le Sud de la Tanzanie un lion mangeur d'homme, de nouveau un grand mâle sans crinière, ayant tué 35 personnes. Il présentait un abcès à la mâchoire qui devait le faire beaucoup souffrir de son vivant. Quel que soit le grand félin, c'est donc presque à chaque fois un individu malade, blessé, qui s'en prend à l'homme car ses proies normales lui sont inaccessibles. Mais des lions en bonne santé se mettent aujourd'hui à attaquer les humains. Entre 1990 et 2004, ils auraient fait plus de 500 victimes rien qu'en Tanzanie. Pourquoi ? L'histoire fait beaucoup penser à celle des tigres mangeurs d'hommes de Sumatra . . . Privés de proies sauvages, disparues à cause des activités humaines, et confrontés à une alarmante réduction de leur habitat naturel, les lions se rabattent alors sur tout ce qu'il reste : l'homme.

"Man Eaters of Tsavo Field Museum" by Belugaboy - Own work. Licensed under CC0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Man_Eaters_of_Tsavo_Field_Museum.JPG#/media/File:Man_Eaters_of_Tsavo_Field_Museum.JPG

 

Le lion en captivité


C'est depuis très longtemps que les hommes ont des lions auprès d'eux. Déjà en 850 avant J-C les rois Assyriens gardaient des lions captifs, et on dit qu'Alexandre le Grand possédait des lions dressés. Plus tard, les lions furent parmi les animaux les plus appréciés dans les arènes romaines. Des milliers de félins, originaires d'Afrique du Nord ( lions de l'Atlas ) ou du Proche-Orient ( lions d'Asie ) périrent dans ces combats destinés à amuser la foule. En Asie durant tout le Moyen-Age, les grands rois et princes, comme Kubilai Khan, ont souvent eu des lions captifs. Mais même si ces grands félins étaient plus ou moins dressés, ils restaient trop farouches pour être utilisés lors de chasses comme les guépards ou les caracals. A la même époque en Europe, les premières ménageries connaissent un succès certain. Ces ménageries sont les ancêtres des zoos d'aujourd'hui. Gardés encore au début du XXème siècle dans de minuscules cages, les conditions de vie des animaux captifs se sont heureusement beaucoup améliorées. Beaucoup de zoos possèdent encore des lions, animaux impressionnants qui attirent le public, et ces félins se reproduisent plutôt bien en captivité. Mais la majorité des lions captifs n'appartiennent pas à des sous-espèces pures, ce sont des hybrides, ne servant pas à grand chose dans la conservation de leur espèce. Mais de plus en plus d'établissement élèvent aujourd'hui des lions appartenant à des sous-espèces menacées, comme le lion d'Asie, et les zoos sont aujourd'hui le dernier refuge du lion de l'Atlas. Toutefois, tous les lions captifs ne se trouvent pas dans les zoos. Lions et tigres sont en effet les félins les plus courants dans les cirques. Le statut de ceux-ci est souvent remis en question. Le dressage de lions est une tradition très ancienne, mais les méthodes employées par certains dompteurs, ainsi que les conditions de vie des félins, suscitent la controverse.

Lion de l'Atlas, les Sables d'Olonne - Tous droits réservés

 

L'art de chasser en groupe


Les guépards mâles vivent et chassent souvent ensemble, et l'ont a vu des tigres s'associer pour chasser de très grosses proies. Mais le seul félin qui chasse véritablement en groupe, c'est le lion. Chez le lion, ce sont la plupart du temps les femelles qui chassent. Les lionnes sont plus petites, plus fines, plus rapides, et bénéficient d'un meilleur camouflage que les mâles grâce à leur absence de crinière. Elles sont vives, mais toutefois peu endurantes. Leur technique consiste à encercler la proie choisie. Puis l'une des lionnes lance une attaque qui va conduire la victime, dans sa fuite, entre les griffes des autres félins. Plus les lionnes auront réussi à s'approcher de la proie, plus leurs chances de l'attraper augmenteront. Les attaques ont le plus souvent lieu la nuit. Les lionnes se lancent généralement une fois parvenues à 30 mètres ou moins de leur proie. Les plus gros animaux seront saisis à la gorge ou au museau, et meurent ainsi d'asphyxie. Les plus petites proies auront la nuque brisée. Bien que ce soit les lionnes qui chassent, c'est le plus souvent les mâles qui mangeront en premier, suivis des femelles, puis des petits. Chasser en groupe implique de partager, mais les avantages dépassent les inconvénients : à plusieurs, les lionnes peuvent se permettre d'attaquer de plus grosses proies, inaccessibles aux autres grands carnivores, comme le buffle ou même parfois l'éléphant. Le taux de réussite est également plus important : en moyenne 1 traque sur 10 couronnée de succès pour une lionne seule, et 1 chasse sur 4 fructueuse en groupe.

Lionnes, CERZA - Tous droits réservés

 

Proies


Le lion est le plus grand mammifère carnivore d'Afrique et ne le cède en puissance qu'à son cousin le tigre en Asie. Rien d'étonnant alors à ce qu'il se soit spécialisé dans la chasse de grosses proies. La majeure partie de leur régime alimentaire est constitué d'ongulés allant de 50 à 300 kg : zèbres, phacochères, gnous, impalas et autres antilopes en Afrique, nilgauts, sangliers et cerfs en Inde. En groupe, les lions africains peuvent aussi s'attaquer aux redoutables buffles pesant jusqu'à presque une tonne. Dans certaines zones de leur aire de répartition, ils chassent aussi régulièrement de très gros animaux comme l'éléphant dans le Kalahari ou la girafe dans le parc Kruger. Ailleurs, ils s'en prennent peu à ces herbivores. Hippopotames ou rhinocéros figurent aussi parfois au menu des lions, mais cela reste assez rare. Enfin, les lions sont aussi charognards et n'hésitent pas à s’approprier les proies d'autres prédateurs ( guépards, panthères, lycaons, hyènes ) lorsqu'ils en ont l'occasion.

Lion blanc, Jurques - Tous droits réservés Gaëlle Denis

 

Un symbole très ancien


Le lion fut autrefois un des félins les plus répandus de l'Ancien Monde, rencontré du Sud de l'Europe jusqu'en Inde et dans presque toute l'Afrique. Avant notre lion moderne, son proche parent le lion des cavernes avait conquit tout l'hémisphère Nord et déjà profondément marqué l'imaginaire de nos ancêtres. Peintures, gravures, sculptures . . . D'il y a près de 32 000 ans jusqu'à son extinction au début de la période historique, le lion des cavernes est une figure récurrente. Ensuite, c'est son plus petit cousin le lion moderne qui a marqué les esprits. Le lion est grand, puissant et impressionnant. De plus, la crinière du mâle lui confère un air de majesté qui en fait depuis des millénaires un symbole de la puissance et de la royauté. Dans nombre de civilisations antiques, le lion représentait le pouvoir du souverain. La lionne, elle, la chasseresse, symbolisait la puissance guerrière et destructrice, étant ainsi associée à des déesses guerrières comme l'égyptienne Sekhmet, à tête de lionne, ou encore la perse Ishtar, toujours accompagnée de deux lionnes. Nombreuses sont les représentations du lion souverain protecteur des cités et du peuple dans l'art antique. Certaines créatures mythiques de l'antiquité, comme le sphinx ou le griffon, vont aussi arborer des traits léonins afin de mieux montrer leur puissance. On retrouve ce même rôle de protecteur encore aujourd'hui en Asie, ou deux statues de lions encadrent souvent les entrées de lieux importants, tels les palais de la Cité Interdite à Pékin. Le nom de Singapour signifie littéralement " la ville des lions " et place la cité sous la protection du grand félin. L'emblème traditionnel de l'Inde n'est pas, contrairement à une idée répandue, le tigre du Bengale, mais le lion d'Asie, et encore aujourd'hui dans ce pays de nombreuses personnes, en particulier tous les membres de l'ethnie Sikh, portent le nom de famille Singh, qui signifie " lion ".

Lionne, Doué la Fontaine - Tous droits réservés

 

Toujours bien présent dans notre culture


Dans la culture occidentale le lion est aussi très présent, et ce depuis près de 2000 ans. La tradition chrétienne fait du lion une figure très importante. Son rugissement est comparé à la voix de Dieu. Le lion était l'emblème de la tribu de Judah, dont est issu le Christ, et également celui de l’évangéliste Marc. Daniel est selon la légende épargné par les félins sensés le dévorer, démontrant ainsi sa sainteté. Et encore aujourd'hui, le lion est l'emblème de la ville sainte de Jérusalem. Au Moyen-Age, le lion apparaît par exemple dans la légende arthurienne en tant que compagnon d'Yvain, un des chevaliers de la Table Ronde, qui a sauvé le fauve d'un serpent. Le lion continue de symboliser la royauté, et certains souverains pourront être dits " lion " ou " coeur de lion " en titre honorifique. Le grand félin est aussi un des animaux les plus présent dans l'héraldique, connaissant de multiples variantes dans sa représentation et figurant sur nombre de blasons et d'armoiries à travers l'Europe.
Encore aujourd'hui, le lion est très présent dans la culture. Certaines célèbres marques, par exemple dans l'automobile, l'ont pris pour emblème. Dans le domaine de la littérature, qui ne connait par exemple Aslan, le célèbre lion des Chroniques de Narnia ? Dans le cinéma, qui n'a entendu rugir au début d'un film le lion de la Metro Goldwyn Mayer ? Enfin, de véritables lions ont fait aussi parler d'eux. C'est ainsi le cas d'Elsa, lionne rendue à la vie sauvage par George et Joy Adamson, Christian, adopté comme animal de compagnie à Londres puis lui aussi réintroduit dans la nature grâce à George Adamson, ou encore des décennies plus tard, au début des années 2000, Kamuniak, la lionne qui a ému le monde entier en adoptant un bébé oryx. Plus récemment, le lion Cecil du Zimbabwe est devenu un symbole, car sa mort, tué par un chasseur de trophées, a bouleversé le monde.

"Cecil the lion at Hwange National Park (4516560206)" by Daughter#3 - Cecil. Licensed under CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cecil_the_lion_at_Hwange_National_Park_(4516560206).jpg#/media/File:Cecil_the_lion_at_Hwange_National_Park_(4516560206).jpg

 

Le roi des savanes


On surnomme parfois le lion " roi de la jungle ", mais cette appellation est erronée. Dans l'Ancien Monde, le grand félin forestier par excellence est en effet le tigre. Le lion lui fréquente davantage les milieux ouverts tels que les grandes savanes d'Afrique subsaharienne, des savanes arides aux savanes boisées. On rencontre également le lion dans des déserts comme le Kalahari ou le Karoo, et même dans les dunes du Namib. En Afrique, il est rare de voir les lions pénétrer dans les forêts. Les derniers lions d'Asie sauvages, en revanche, vivent tous dans la forêt sèche de la réserve de Gir, dans le Nord-Ouest de l'Inde. Ce sont les seuls lions véritablement forestiers, leurs congénères africains privilégiant les milieux ouverts. On rencontre aussi parfois les lions en montagne. Le lion de l'Atlas, habitant des montagnes du même nom, n'existe plus aujourd'hui dans la nature, mais ailleurs en Afrique, des lions peuvent s'aventurer en altitude. On a relevé les empreintes du grand félin dans les neiges du Mont Kenya et jusqu'à 4240 mètres d'altitude en Éthiopie.

Lionne, Thoiry - Tous droits réservés

 

Le plus grand félin d'Afrique


Le lion est le plus grand félin d'Afrique et le deuxième plus grand félin au monde. Le tigre est plus long et plus lourd que le lion, mais plus bas sur patte : le lion fait en moyenne 14 cm de plus que le tigre au garrot. Comme chez la plupart des félins, les mâles sont plus grands que les femelles. Les lions mâles peuvent faire de 2 mètres 80 à 3 mètres 50 de long, dont 90 cm à 1 mètre pour la queue, et les lionnes de 2 mètres 10 à 2 mètres 75 de long, dont 70 cm à 1 mètre pour la queue. La hauteur au garrot varie de 90 cm à 1 mètre 20. Le poids va de 150 à 250 kg pour les mâles, avec une moyenne de 180 kg, et de 120 à 180 kg pour les femelles, 126 kg en moyenne. Le lion le plus long connu était un mâle de 3 mètres 60 de la sous-espèce du Katanga, tandis que le plus lourd était un lion du Transvaal de 313 kg pour 3 mètres 40 de long. Les lions captifs, souvent mieux nourris, sont fréquemment plus gros que les lions sauvages, et le plus lourds de tous était un mâle 375 kg. En règle général, on estime que les lions les plus grands sont ceux des extrémités Nord et Sud de l'Afrique ( lion de l'Atlas et lion du Transvaal ), tandis que les plus petits sont les lions d'Asie.

Lion, Refuge de l'Arche - Tous droits réservés

 

L'avenir du lion


Le lion fut autrefois une espèce très prospère, occupant une vaste aire de répartition. Aujourd'hui, le lion a disparu du Sud de l'Europe, du Proche-Orient et du Nord de l'Afrique, n'existe presque plus en Asie et se fait de plus en plus rare en Afrique subsaharienne. L'habitat naturel du lion se réduit davantage chaque jour, et on le rencontre de moins en moins en dehors des aires protégées. Deux sous-espèces, le lion d'Europe et le lion du Cap, sont déjà éteinte, et le lion de l'Atlas n'existe plus à l'état sauvage. C'est aujourd'hui pour les lions d'Asie que la situation est la plus critique : ils sont un peu plus de 400, isolés dans une seule et unique forêt indienne, particulièrement vulnérables aux maladies car souvent consanguins et soumis à une intense compétition alimentaire car leur réserve est devenue trop petite. Mais les lions d'Afrique sont eux aussi en danger. On estime qu'ils étaient encore 450 000 à travers toute l'Afrique en 1950. Ils ne sont plus que 20 000 aujourd'hui. L'homme empiète toujours plus sur son habitat, le privant de son milieu et de ses proies, mais s'attaque aussi directement. Le braconnage illégal, que ce soit par les pièges, le poison ou l’abattage direct, est à l'origine du décès de nombreux lions chaque année. Mais une menace importante, surtout dans le Sud du continent, c'est la chasse légale. Que ce soit des spécimens sauvages ou certains des milliers de lions élevés dans des " fermes " spéciales, souvent dans des conditions discutables, afin d'être tués dans ce qu'on appelle les " chasses en boîte " ( enfermés dans un enclos et impitoyablement abattus par le chasseur de trophées ), la chasse aux trophées fait d'innombrables victimes parmi ces majestueux grands félins. A cela, aujourd'hui, doit s'ajouter une nouvelle menace : face à la raréfaction du tigre, c'est maintenant les os de lion que recherche la médecine traditionnelle chinoise. Un lion peut rapporter cher . . . Mais ce dont il faut se rendre compte, c'est que ces félins sont bien précieux vivants. Ce que malheureusement tout le monde ne voit pas. Quel avenir réservons nous donc au roi des animaux ?

Lion, Jurques - Tous droits réservés

 

 

Ajouter un commentaire

Anti-spam