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Reportage à la Boissière du Doré - Un zoo pour le bien-être animal

Photos des félins prises en février et mars 2019 (sauf indication contraire) à la Boissière du Doré par votre webmastrice, tous droits réservés

Le samedi 30 mars 2019, votre webmastrice s’est rendue au zoo de la Boissière du Doré. Au programme de la journée : visite, point sur les nouveautés et entretien avec le directeur Sébastien Laurent.

Le zoo de la Boissière du Doré, ouvert en 1984 fait actuellement plus de 20 hectares et abrite environ 1000 animaux, dont 24 espèces en programme d’élevage européen (EEP) et 19 faisant l’objet de studbooks (ESB). De toutes ces espèces, 8 sont des félins, et figurent parmi les animaux les plus emblématiques du zoo. En 2019 deux nouveautés leurs sont consacrées : de nouveaux espaces pour les panthères noires et les servals.

Sadji, femelle serval

 

            De nouveaux enclos pour davantage de bien-être

En ce printemps 2019 ce sont donc de nouveaux enclos qui sont inaugurés.

Mi-mars, Mosi et Sadji, le couple de servals, ont déménagé dans un nouvel espace de presque 1600 m2 dans les plaines africaines du parc, auprès des guépards et des rhinocéros. Cet enclos est le plus grand de France pour des servals ! Ces grands chats sauvages africains y bénéficient de nombreux agrès, buissons, rochers, tout ce qu’il faut pour faire de l’exercice et se cacher. Un espace pensé pour qu’ils s’y sentent bien ! Cet enclos est six fois plus vaste que leur ancien espace près de l’entrée du parc, et beaucoup plus diversifié dans ses aménagements. Les larges baies vitrées et la luminosité permettront en outre de belles observations aux visiteurs suffisamment patients pour chercher les deux félins.

Sadji et Mosi, les servals

Quant à Pépito et Luena, les panthères noires, ils rejoindront courant avril leur nouvel habitat, encore en travaux. Pour les deux félins âgés de 14 ans, c’est un espace 4,5 fois plus grand que l’ancien qui les attend ! Un espace qui est en réalité divisé en deux enclos communiquants, reliés par les loges de nuit des panthères. Pourquoi cette organisation ? Sébastien Laurent nous explique qu’il s’agit là d’avoir de la flexibilité, « si il y a des naissances, pour pouvoir séparer le mâle de la femelle et des petits en attendant de pouvoir les mettre ensemble ». Une question de bien-être, car avec un seul enclos la femelle est condamnée à rester en loge de nuit quand le mâle est dehors, les sorties se faisant en alternance pour la sécurité des bébés, qui pourraient au départ être tués par leur père. Avec le système des deux enclos communiquants, qu’on peut totalement séparer au besoin, tout le monde pourra donc sortir tous les jours.

Luena, femelle panthère noire, en juillet 2018

            Pas toujours plus, mais toujours mieux

Ces rénovations s’inscrivent dans la démarche de la Boissière du Doré pour le bien-être animal. « Aujourd’hui on a 1000 animaux. L’objectif n’est pas d’en avoir 1200 dans quelques années ». Pour Sébastien Laurent, ce qui prime c’est la qualité des espaces. Pourquoi le choix donc de ces rénovations des enclos des félins ? « Quand on a des retours négatifs, c’est presque toujours sur les vieux enclos des félins ». Conscient que ces enclos n’étaient plus adaptés pour un zoo du 21ème siècle qui se veut au mieux pour les animaux, décision a donc été prise de refaire cette partie ancienne du parc, proche de l’entrée, et réaménager de nouveaux espaces pour les animaux.

En 2019, ce sont donc les servals et les panthères noires qui bénéficient de cette philosophie. Ils ne seront pas les derniers ! Restent en effet les enclos des ours, tigres et lions à améliorer. Les projets sont là, sous réserve d’obtenir tous les terrains nécessaires à l’agrandissement. 2020 sera pour les ours, avec un nouvel enclos de 2 hectares. En 2021, les lions d’Asie bénéficieront d’un nouvel espace de 1,8 hectare. Enfin, en 2022, un nouvel enclos pour les tigres de Sumatra sera aménagé grâce à l’espace laissé libre par les départs des ours et des lions de cette zone du zoo. Durant la même période, aucune nouvelle espèce n’est prévue à la Boissière du Doré. L’important, c’est d’améliorer ce qui a besoin de l’être ! Changer l’ancien pour aller vers plus grand, mieux adapté.

Suma et sa fille Jahly, tigresses de Sumatra

 

            Succès et difficultés

A la Boissière du Doré, parc devenu une référence française et même européenne dans les années 2000, on se soucie en effet davantage du bien-être animal que de satisfaire une envie de voir du nouveau des visiteurs. Les animaux y sont bien traités, et cela se voit.

Dans les années 2010, toutes les espèces de félins du parc se sont reproduites et les mères ont élevé leurs petits. Un félin trop stressé se reproduira, mais aura tendance à abandonner ses rejetons. En 2018, ce sont un chaton margay et 4 guépardeaux qui ont agrandi les familles de félins du parc. De beaux succès, qui ne font toutefois pas non plus oublier les difficultés auxquelles un zoo fait face quand il élève des félins.

Jeune margay né en 2018

Un des jeunes guépards n’a en effet pas survécu, et deux autres sont en convalescence suite à des soucis de santé, mais aujourd’hui en forme. Le quatrième n’est pas non plus épargné : la petite femelle présente, même si moins importants, les mêmes symptômes de l’ataxie (trouble neurologique) que sa sœur décédée. Ce mal est fréquent chez les jeunes guépards. « Jusqu’à 18 mois, ils peuvent encore être touchés ». Croisons donc les doigts pour ces guépardeaux, qui fêteront leur premier anniversaire cet été.

Deux des jeunes guépards

Mais le gros coup dur en ce début d’année 2019 aura été le décès de Jaïpur, mâle lion d’Asie, quelques jours avant notre visite. Né à Besançon et arrivé au parc en 2007, Jaïpur sera devenu père de 4 lionceaux à la Boissière du Doré. Il formait un couple attendrissant avec sa compagne Kalindi. A 14 ans, atteint d’un cancer généralisé en phase terminale, Jaïpur a été euthanasié. Un choc pour l’équipe du zoo. C’est avec beaucoup d’émotion que le directeur Sébastien Laurent a relaté les derniers jours de ce lion qu’il connaissait bien, de la découverte soudaine d’une maladie que rien ne laissait présager à son décès…

Jaïpur en février 2019

 

            Le zoo, acteur de la sauvegarde

Engagé pour le bien-être animal au sein du parc, la Boissière du Doré s’engage aussi, comme beaucoup de zoos aujourd’hui, pour la sauvegarde des espèces dans leur milieu naturel.

La sauvegarde commence d’abord par la sensibilisation. Goûters des animaux, qui sont l’occasion d’explications sur les différentes espèces et les menaces qui pèsent sur elles, mais aussi journées spéciales. Fin juillet, chaque année depuis 2014, a d’abord eu lieu la Journée du Tigre, qui s’est mué en 2018 en Journée des Félins. Ces journées spéciales sont l’occasion de parler plus précisément du travail de conservation sur le terrain, et de faire intervenir des acteurs de ce travail. Le 21 juillet 2018, nous avons ainsi pu rencontrer Grégory Breton, directeur de l’antenne française de Panthera.

Matériel utilisé par Panthera pour étudier les félins dans la nature

La Boissière du Doré soutien depuis 2017 le programme Furs For Life de Panthera. Celui-ci a pour objectif de fournir à certaines tribus africaines de fausses fourrures de panthères pour fabriquer leurs costumes traditionnels. Chaque fausse fourrure financée, c’est une panthère qui ne sera pas chassée !

Le zoo soutien également plusieurs autres associations. Le Cheetah Conservation Fund, pour la sauvegarde du guépard, a ainsi déjà bénéficié du financement du zoo, mais pas en 2018. « On préfère soutenir de plus petits programmes et avoir un suivi chaque année » confie Sébastien Laurent. Sont ainsi concernés le Snow Leopard Trust, pour la sauvegarde des panthères des neiges, depuis 2014, mais aussi la Brigade Félins créée par l’association française ACTAG dans le Parc du W, au Niger, pour la sauvegarde des derniers lions d’Afrique de l’Ouest et autres espèces menacées du secteur. Chacun de ces programmes reçoit chaque année entre 1500 et 3000 € de la part de la Boissière du Doré.

Exemple de panneau expliquant les actions de soutien de BMC

Mais le gros projet du parc et de sa propre association BMC (Boissière-Mervent-Conservation), c’est la construction d’une clinique pour les animaux sauvages, au Nord de l’île de Sumatra, en Indonésie, en collaboration avec Norin Chai, vétérinaire de la Ménagerie du Jardin des Plantes, et des acteurs locaux engagés sans qui rien n’aurait été possible. Plus de 50 000 € ont déjà été investis et la clinique devrait être opérationnelle cette année. De nombreux individus d’espèces sauvages en danger pourront bénéficier ici de soins avant d’être rendus à la vie sauvage, dont plusieurs espèces de félins qui existent dans ces forêts, comme la panthère nébuleuse et le chat de Temminck.

Rai, femelle panthère nébuleuse

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