Manul

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le manul

 

 

Original en soi

Le manul se distingue par son originalité au sein de la famille des félins. Originalité principalement constituée par son physique peu banal. Le manul est un chat de petite taille, mais qui semble nettement plus gros qu'il ne l'est en réalité. C'est une vraie boule de fourrure ! Cette impression est de plus accentuée par le fait que les poils du ventre du manul sont plus longs que ceux de son dos. Ses petites oreilles placées bas se fondant dans l'épais pelage, les pattes trapues, la queue épaisse et le museau court encadré de longs favoris renforcent encore l'effet " boule de poil ". Mais le manul possède encore d'autres particularités physiques ! A l'instar des lynx, il possède 28 dents au lieu des 30 de la majorité des félins. Enfin, le manul est un des quelques petits félins a avoir des pupilles toujours rondes.

 

 

Classification

La classification du manul a durant un moment posé problème. Où ranger ce petit chat si atypique ? Encore une fois, c'est la génétique qui a tranché. Le manul constitue la seule espèce de son genre, Otocolobus. Un drôle de nom, qui signifie " oreilles coupées " en latin, référence à ces petites oreilles qui ne dépassent pas du sommet du crâne ! Le nom scientifique du manul est donc Otocolobus manul. Ses plus proches parents sont les chats du genre Prionailurus ( chat léopard, chat pêcheur, chat rubigineux . . . ). Le manul descend donc probablement d'un ancêtre proche du chat léopard, dont il a divergé il y a environ 5,19 millions d'années. Difficile aujourd'hui de voir un lien flagrant entre manul et chat léopard, 2 petits félins d'allures extrêmement différentes . . .
On reconnait 3 sous-espèces de manul :
- Otocolobus manul manul : Nord de l'aire de répartition de l'espèce, avec Sud du lac Baïkal, Est de la Sibérie
- Otocolobus manul nigripecta : Tibet et Cachemire
- Otocolobus manul ferruginea : Sud-Ouest de l'aire de répartition de l'espèce, avec Turkménistan, Nord de l'Iran, Sud-Ouest du Turkestan, Afghanistan, Balouchistan

 

 

Steppes et montagnes

Le milieu principal du manul est constitué par les steppes d'Asie centrale. C'est dans ces régions ( Mongolie, Chine centrale, Tibet ) que l'on trouve les plus fortes populations de manuls. On rencontre aussi le manul dans les montagnes d'Asie centrales, et sur les hauts plateaux qui s'élèvent parfois jusqu'à plus de 5000 mètres d'altitude. Le manul occupe ici les steppes montagneuses. On a pu relever des traces du manul jusqu'à près de 2500 mètres d'altitude, en Mongolie. La couleur de son pelage, gris à gris-roux, presque uniforme, constitue un bon camouflage dans les rochers et la végétation de la steppe. Les manuls des montagnes sont généralement un peu plus roux que leurs congénères des steppes.

 

 

Chat des neiges

Le manul vit dans un milieu froid, et y s'est parfaitement adapté. Sa fourrure est une des plus épaisses parmi les félins. Le manul possède la particularité d'avoir les poils du ventre plus longs que ceux du dos, afin de mieux éviter tout contact avec le sol gelé ou la neige lorsqu'il rampe. On a déjà trouvé des traces de manul dans une neige épaisse de presque 5cm, preuve qu'il peut se déplacer même dans une neige relativement profonde. Le manul est pourtant trapu. Son corps compact et ses petites oreilles sont aussi étudiés pour mieux conserver la chaleur.

 

 

Cycle de vie

La saison des amours est courte chez les manuls. Dans leur milieu aux conditions difficiles, les conditions optimales pour l'élevage des jeunes ne durent en effet guère longtemps. La femelle n'est réceptive que 1 à 2 jours. Les chatons naissent généralement en avril ou mai, après une période de gestation de 66 à 75 jours. Les portées comptent de 2 à 6 chatons. Ces portées importantes ont pour but de compenser la forte mortalité des jeunes. Les chatons naissent recouverts d'une épaisse fourrure foncée. Ils arboreront leur pelage d'adulte vers 2 mois. A 4 mois, ils commencent à chasser seuls, et atteignent leur taille adulte à 6 mois. Les manuls atteignent la maturité sexuelle à 10 mois. Une femelle pourra avoir une portée par an. On ignore la longévité des manuls à l'état sauvage. En captivité, ils peuvent vivre jusqu'à 11 ans.

 

 

En captivité

Le manul n'est pas un animal qui supporte très bien la captivité. Son système immunitaire semble moins efficace que celui d'autres félins, peut être en raison de son milieu d'origine : isolée et hostile, la steppe d'Asie centrale n'est pas un lieu où beaucoup de maladies peuvent se développer. Peu habitué à être confronté à ce genre ce choses, le manul en est plus fragile. Même lorsqu'un couple se reproduit en captivité, la survie des chatons n'est pas garantie en raison des infections possibles. Afin d'essayer d'augmenter la population captive de manuls, comme avec d'autres félins on a testé d'autres méthodes que de laisser faire la nature. 3 chatons issus d'une insémination artificielle sont ainsi nés en juin 2011 au zoo de Cincinnati ( Etats-Unis ). En captivité, on trouve surtout des manuls dans les zoos européens ou nord-américains, où ils sont plus répandus que d'autres chats asiatiques. 

 

 

Proies

Le manul chasse essentiellement la nuit. Prédateur solitaire, il sort de son abri vers la fin d'après-midi pour traquer ses proies. Son corps compact et ses pattes trapues ne font pas du manul un coureur rapide. Il se sert de la végétation ou des rochers pour se dissimuler avant de fondre sur sa proie. Il n'a ainsi pas à courir longtemps, quelques bonds suffisant généralement. Les rongeurs ( gerbilles, campagnols, jeunes marmottes ), petits lagomorphes ( lièvres, ou plus souvent pikas ) et oiseaux ( comme la perdrix ) composent le menu du manul.

 

 

Le petit chat des steppes

Le manul est un félin de petite taille, dont la carrure est surtout accentuée par l'épaisse fourrure. Sa taille sinon est proche de celle du chat domestique. Le manul mesure de 70 à 96 cm de long, dont 20 à 31 cm pour la queue. Il atteint 30 à 35 cm au garrot et pèse de 2,5 à 4,5 kg. Mâles et femelles sont de tailles semblables.

 

 

Une seule réelle menace : l'homme

Personne ne sait au juste combien il reste de manuls dans la nature. Par le passé, il a été beaucoup chassé pour sa fourrure. Les populations ont décliné sous l'effet de cette chasse intensive, et il a fallut imposer des limites. Le manul est aujourd'hui protégé sur la majeure partie de son aire de répartition, et la chasse généralement interdite. Elle reste toutefois autorisée en Mongolie, pays où l'on rencontre la plus forte population du petit félin. Il y a environ 1000 chasseurs de ce chat en Mongolie, qui tuent chacun approximativement 2 manuls par an. Il s'agit de chasse légale, mais ailleurs le braconnage n'est pas à négliger. Il n'est pas are non plus que le manul se fasse prendre dans des pièges destinés aux loups, renards ou aux petits herbivores. En Russie et Mongolie, certaines parties du manul sont utilisées en médecine traditionnelle. Les chiens domestiques tuent aussi un bon nombre de manuls. Enfin, si officiellement la chasse du manul pour le trophée ( peau ) est interdite, les exports vers l'étranger ne trompent pas . . . Ils augmentent sans cesse depuis 2000, avec ainsi 143 peaux en 2007. Encore une fois, une seule réelle menace existe pour le félin : l'homme.