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Guépard

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le guépard

Guépard du Soudan, Biotropica - Tous droits réservés

 

Guépards d'hier


Les origines du guépard sont obscures, mais son sait que son histoire est étroitement liée à celle . . . du puma ! Leur plus ancien ancêtre connu est un puma primitif originaire d'Europe, Puma pardoides. Les premiers pumas ont ensuite migré en Amérique par le détroit de Béring à sec à cet époque. Certains descendants de ces anciens pumas sont ensuite, pense-t-on, revenus dans l'Ancien Monde pour évoluer vers . . . le guépard ! On peut trouver ça étrange, mais le plus proche parent actuel du guépard est bien le puma. On pense que le guépard descend d'anciens pumas, eux-même possibles descendants d'anciens servals. Des histoires de famille bien compliquées.
On ne trouve plus aujourd'hui qu'une seule espèce de guépard, mais il en exista plusieurs autres au cours de la préhistoire. La plus connue et la plus impressionnante est Acinonyx pardinensis, le guépard géant d'Eurasie. Très proche du guépard moderne, il devait avoir un mode de vie et un comportement similaire. Toutefois, les plus grands spécimens retrouvés approchaient les 3 mètres 40 et le poids moyen des guépards géants a été estimé à environ 120 kg : c'est le double des plus gros guépards actuels. Il s'est éteint il y a environ 10 000 ans, à la fin de la dernière période glaciaire. Deux autres espèces préhistoriques de guépards, Acinonyx aicha et Acinonyx intermedius, ont également été décrites.

"Acinonyx pardinensis 1" by Ghedoghedo - Own work. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Acinonyx_pardinensis_1.JPG#/media/File:Acinonyx_pardinensis_1.JPG

 

Guépards d'aujourd'hui


On ne sait pas vraiment à quelle époque est apparu le guépard actuel, Acinonyx jubatus, ni si c'était en Afrique ou en Asie. Le guépard possédait autrefois une large aire de répartition sur ces 2 continents. Mais si on trouve encore quelques zones en Afrique subsaharienne abritant un relativement bon nombre de guépards, l'espèce a aujourd'hui quasiment disparu d'Afrique du Nord et d'Asie. On recense généralement 5 sous-espèces de guépard :
- Acinonyx jubatus venaticus, le guépard d'Asie : Iran ( éteint dans le reste de l'Asie )
- Acinonyx jubatus hecki, le guépard du Sahara : Afrique du Nord ( presque disparu ) et de l'Ouest
- Acinonyx jubatus raineyii, le guépard d'Afrique de l'Est : Afrique de l'Est
- Acinonyx jubatus jubatus, le guépard d'Afrique du Sud : partie Sud du continent africain ( sous-espèce la plus répandue )
- Acinonyx jubatus soemmeringii, le guépard du Soudan : Afrique centrale

Jeune guépard d'Afrique du Sud, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

 

Guépards d'Afrique


L'Afrique est le continent où l'on rencontre aujourd'hui le plus de guépards à l'état sauvage, étant donné la raréfaction du guépard d'Asie. On y rencontre 4 sous-espèces. Elles se ressemblent beaucoup, et la distinction est parfois hardue si l'on ignore la provenance géographique d'un guépard sauvage. Toutes ces sous-espèces subissent les mêmes menaces : braconnage, réduction de leur habitat, consanguinité.

Guépard d'Afrique du Sud, Doué la Fontaine - Tous droits réservés

Acinonyx jubatus raineyi, le guépard d'Afrique de l'Est. C'est le guépard du Serengeti et des autres grands parcs de l'Est africain, celui que l'on voit le plus souvent dans les documentaires. C'est également la sous-espèce confrontée à la plus grande variété de grands prédateurs ( lion, léopard, hyène, lycaon ) aujourd'hui. Plusieurs mutations du pelage ont au cours de l'histoire été signalée chez cette sous-espèce, dont le mélanisme ( guépard noir ) et l'absence de taches.

"Female Cheetah (Acynonyx jubatus) (8292038736)" by Bernard DUPONT from FRANCE - Female Cheetah (Acynonyx jubatus). Licensed under CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Female_Cheetah_(Acynonyx_jubatus)_(8292038736).jpg#/media/File:Female_Cheetah_(Acynonyx_jubatus)_(8292038736).jpg

Acinonyx jubatus sommoeringi, le guépard du Soudan. On le trouve dans la région de l'Afrique centrale.

Guépard du Soudan, Biotropica - Tous droits réservés

Acinonyx jubatus jubatus, le guépard d'Afrique du Sud. C'est la sous-espèce de référence, et également la plus nombreuse. Plus de 20% des guépards au monde vivent en Namibie, et c'est cette sous-espèce que l'on rencontre dans ce pays. Tous les guépards royaux, ces magnifiques mutants au pelage marbré, sont également des guépards d'Afrique du Sud.

Guépard d'Afrique du Sud, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

Acinonyx jubatus hecki, le guépard du Sahara,vit dans la Nord de l'Afrique, sur les pourtours du désert du Sahara, là où on trouve encore assez de végétation pour nourrir ses proies. Adapté au désert, il a un pelage plus clair que les autres guépards. Le fond du pelage est couleur sable, ses taches sont plus floues et plus espacées. Il existe même une variante aux taches presque inexistantes. Il chasse en général des proies relativement petites. Souvent mal accepté par les hommes, le guépard du Sahara est particulièrement menacé et a déja disparu d'une bonne partie de son aire de répartition. On compte aujourd'hui moins de 250 individus, selon les dernières estimations. La sous-espèce est classée en danger critique d'extinction.

"SaharanCheetah" by Source. Licensed under Fair use via Wikipedia - https://en.wikipedia.org/wiki/File:SaharanCheetah.gif#/media/File:SaharanCheetah.gif

 

Guépard d'Asie


Sa population décimée par l'homme, le guépard d'Asie ( Acinonyx jubatus venaticus ) n'existe plus aujourd'hui que dans les zones arides d'Iran, même région où survivent les derniers léopards de Perse. Les guépards iraniens ont un pelage plus clair que celui des guépards africains. Leur fourrure est également plus épaisse, et leur crinière le long de l'échine est plus développée que celle de leurs frères d'Afrique. Eux aussi doivent faire face aux autres prédateurs, souvent plus puissants qu'eux, dont les léopards et les hyènes ( comme en Afrique ), et si eux ne doivent pas subir la concurrence des lions ou des chacals, ils sont en revanche confrontés aux ours et aux loups. La vie est dure dans le désert d'Iran. L'existence d'un guépard n'est jamais facile, où qu'il vive, où qu'il chasse les antilopes.
On connaît les guépards d'Asie par les études qui sont menées depuis les années 1990 et par 4 spécimens captifs : Marita (femelle, 1994-2003), Kushki (mâle, depuis juin 2008),Delbar (femelle, depuis 2011) et Iran (femelle, depuis 2017). Les 3 derniers, rescapés des trafics ou orphelins, ont été récupérés trop jeunes pour être relâchés, mais participent à une tentative de reproduction en captivité dans l'espoir que leurs potentiels petits puissent renforcer la population sauvage par des réintroductions. A l'instar des autres grands prédateurs d'Iran, le léopard de Perse surtout, les guépards sont protégés. Heureusement, car il n'existe plus qu'environ 50 guépards d'Asie au monde. La sous-espèce est en danger critique d'extinction.

"Asian cheetah" by Behnam Ghorbani. The original uploader was from Zoochat.com. - CalPhotos. Licensed under CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Asian_cheetah.jpg#/media/File:Asian_cheetah.jpg

 

Pelages atypiques


Le guépard arbore d'ordinaire un pelage d'un fauve plus ou moins foncé, marqué de taches rondes noires ( parfois brunes et sur fond très pâle, en particulier chez le guépard du Sahara ). La queue est annelée de noir et présente une tache blanche à l'extrémité. Le regard ambre du guépard est souligné par une ligne noire qui part du coin des yeux pour rejoindre sa gueule. On appelle ce marquage un larmier. Il est typique du guépard.

Guépard d'Afrique du Sud, Parc des Félins - Tous droits réservés

Un certain nombre de pelages atypiques ont également été recensés chez le guépard. Le plus connu de ces mutant est certainement le guépard royal. Un peu plus grand qu'un guépard ordinaire, il présente un pelage dont les taches élargies se fondent en lignes parallèles le long de la colonne vertébrale et en belles marbrures sur le reste du corps. Le premier cas recensé date de 1925. On en était à 38 en 1987, la plupart des peaux, mais également quelques spécimens observés dans la nature. La première photo d'un guépard royale a été prise dans la nature dans le parc Kruger en 1975. Au départ considéré comme une sous-espèce, voire une espèce à part, on découvre que le guépard royal doit en fait la couleur de son pelage à une mutation récessive lorsqu'en 1981 2 femelles, des sœurs, accouplées au même mâles, donnent chacune naissance à des portées comprenant à la fois des petits tachetés et la variante royale. Le guépard royal est toujours aujourd'hui élevé en captivité et on recense toujours quelques spécimens sauvages. On connaît même un cas de réintroduction réussie dans la nature d'un guépard royal né en captivité. Le pelage foncé du guépard royal, s'il trahit sa présence dans un milieu ouvert, lui confère en revanche un avantage dans la savane boisée du Zimbabwe, du Botswana et du Nord de l'Afrique du Sud d'où il est originaire.

"King Cheetah" by Ashleyflashley - Own work. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:King_Cheetah.jpg#/media/File:King_Cheetah.jpg

On a recensé par le passé des guépards rouges, dont le pelage de fond fauve rouge était marqué de taches d'un brun rouge plus foncé. Ces félins sont atteints d'une mutation nommé érythristisme. Le guépard crème, présentant une teinte semblable mais nettement plus pâle, semble en être une dilution. Autre variante possible d'érythristisme chez le guépard est celui qu'on nomme " guépard laineux ". On en connaît 3 cas. Le premier est un guépard amené au zoo de Londres en 1877. On en a gardé une représentation. L'animal est un peu plus grand qu'un guépard ordinaire. Son pelage est brun, marqué de taches brun foncé. Outre sa couleur, l'autre particularité de son pelage était . . . sa longueur ! Ce guépard présentait en effet une fourrure particulièrement épaisse et d'une texture laineuse. 2 peaux de spécimens semblables, provenant de la même région d'Afrique du Sud où ce guépard avait été capturé, sont recensées en 1878 et 1884. Malheureusement, cette rare variante semble avoir été éliminée par les chasseurs de trophée dans les années 1880 et on ne connaît aucun autre cas.

Les guépards bleus figurent parmi les plus anciens pelages atypiques connus chez cette espèce. La première variante donne des guépards gris bleuté marqués de taches d'un gris bleu plus foncé. La deuxième est la variante décrite en Inde en 1608. Parmi ses guépards utilisés pour la chasse, l'empereur Mongol Jahangir possédait en effet un félin quasiment blanc, au pelage orné de taches gris bleu pâle. Ce genre de guépard semble présenter la mutation chinchilla. On a également recensé des guépards leucistiques, blancs avec des marquages quasiment invisibles et des yeux bleus. On connait également un cas de guépard albinos en Afrique du Sud.

A l'instar de beaucoup d'autres félins, le guépard peut aussi être atteint de mélanisme. Les guépards mélaniques sont noirs avec des marquages visibles en pleine lumière. On en a par exemple observé un en 1925 au Kenya, en compagnie d'un guépard de couleur normale.
Pouvant nous paraître peut être les plus atypiques sont les guépards sans taches. Les plus anciens témoignages datent du milieu du XVIIème siècle. On a pu penser la variante éteinte car le dernier cas recensé datait de 1921, mais non. Début 2011, un de ces guépards est signalé. Son pelage est d'un fauve pâle, dépourvu de marquages en dehors des larmiers noirs et de quelques petits points noirs peu visibles sur le dos. Ce félin, un mâle, a été observé et photographié au Kenya.

Photo by : Guy Combes. Cliquez pour article source et plus d'infos et photos

 

Cycle de vie


Chez les guépards, qui vivent surtout dans des régions chaudes, les naissances peuvent avoir lieu toute l'année, mais on constate un pic entre mars et juin. Les guépardeaux voient le jour après une gestation de 90 à 95 jours. Les portées, souvent nombreuses, comptent de 1 à 8 petits, généralement 3 à 5. A la naissance, comme tous les petits félins, les guépardeaux sont aveugles et sans défense. Ils ne font alors que 150 à 300 grammes. Les taches de leur pelage sont floues et ils arborent le long de l'échine une épaisse crinière gris clair qui leur sert de camouflage dans les hautes herbes et les protège du froid. Ils commenceront à perdre cette crinière à 3 mois mais elle ne disparaîtra complètement que vers 2 ans, quoique certains adultes, mâles surtout, conservent le long de l'échine un pelage plus épais, réminiscence de leur crinière de petit. Les petits suivent leur mère à partir de 6 semaines. Ils sont sevrés entre 3 et 6 mois et débutent alors leur apprentissage de la chasse avec leur mère. A partir de 10 mois ils sont déjà capables d’attraper seuls de petites proies. Entre 1 an et 1 an et demi, leur mère abandonne les jeunes guépards désormais indépendants afin de mieux se consacrer à une nouvelle portée. Ils atteindront leur maturité sexuelle vers 2 ans. Les mâles restent souvent ensemble et forment des coalitions. Les femelles sont quant à elle solitaires, jusqu'au jour où à leur tour elles auront des petits. Une guéparde adulte pourra avoir une portée tous les 17 à 20 mois. Dans la nature, peu de jeunes atteignent ce stade. Un petit sur 3 seulement en moyenne atteint l'âge de 3 mois, et près de 90 % des guépardeaux meurent durant leur première année, la plupart du temps tués par d'autres prédateurs ( lions, hyènes, panthères . . . ). Ceux qui parviennent à l'âge adulte pourront espérer vivre une dizaine d'années à l'état sauvage. En captivité, le record est de 18 ans.

Bébés guépards d'Afrique du Sud de 2 mois et demi, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

 

Taillé pour la vitesse


Comment parler du guépard sans évoquer son titre ? Ce félin est en effet l'animal terrestre le plus rapide à la course. Son corps tout entier est taillé pour la vitesse. Son corps est gracile, fin et élancé, avec une petite tête, ce qui le rend bien aérodynamique. Sa colonne vertébrale extrêmement souple et ses puissantes pattes arrières permettent au guépard de franchir en moyenne 7 à 8 mètres en une seule foulée, parfois même 10 mètres. Et il peut faire 4 foulées en une seule seconde. Ses pattes sont longues et fines, aux os allongés et étonnamment délicats. Cette finesse du squelette fait que le guépard est un animal très léger pour sa taille. Ce qu'il perd en force, il le gagne en vitesse. Afin de continuer à alimenter son organisme en oxygène pendant la course, le guépard possède de larges narines et ses poumons et son cœur sont proportionnellement à sa taille les plus développés de tous les félins. Pour ne pas déraper en pleine vitesse, les coussinets du guépard sont rugueux, creusés à la façon de pneus de sillons améliorant l'adhérence au sol. De même, les griffes semi-rétractiles du guépard ne rentrent pas complètement dans leur gaine et font office de crampons. Le guépard n'a rien à envier en accélération aux meilleurs voitures de course. En seulement quelques secondes il parvient à sa vitesse maximale, qui peut atteindre 120km/h. Si le guépard est peu endurant, cette formidable vitesse lui assure tout de même un taux de réussite à la chasse parmi les plus élevés chez les félins.

Guépards d'Afrique du Sud , Doué la Fontaine - Tous droits réservés

 

Le revers de la médaille


Le guépard est rapide, mais fragile. Sa vitesse est incroyable, mais dépourvu de son atout, le guépard est parmi les prédateurs les plus vulnérables de la savane. Une fois sa proie à terre, il ne peut pas la manger immédiatement car il doit reprendre son souffle. La course nécessite en effet un tel effort que le guépard frôle à chaque fois une surchauffe mortelle. En pleine vitesse, sa température interne peut dépasser 40°C ! Dans un tel état de fatigue, il est incapable de défendre sa proie contre un prédateur plus fort : lion, panthère, hyène . . . Trop épuisé pour se battre, et tout bonnement trop faible physiquement pour se confronter à ce genre d'adversaire, il préfère leur abandonner le produit de sa chasse. Car un guépard blessé est un guépard condamné. Ce que l'évolution a fait gagner en vitesse au guépard, elle le lui a fait perdre en force et en robustesse. Les os de ses pattes, très fins, se brisent plus facilement que ceux, par exemple, d'une panthère de même taille. Avec une patte cassée, un guépard est incapable de courir, et donc de chasser, et ne tardera pas à mourir de faim. Un accident de chasse peut aussi lui coûter la vie de cette manière. Le guépard est étonnamment vulnérable. Dans un milieu où il est en permanence confronté aux autres prédateurs, il est n'est pas courant qu'il atteigne 10 ans.

Guépard d'Afrique du Sud, Doué la Fontaine - Tous droits réservés

 

Consanguinité


Il y a environ 10 000 ans, à la fin de la dernière période glaciaire, les guépards vivaient encore sur trois continents : l'Asie, l'Europe et l'Afrique. C'est vers cette époque qu'ils ont disparu d'Europe. La population s'est trouvé considérablement diminuée pour des raisons encore peu claires. La majorité des guépards disparus, de nombreux accouplements entre félins apparentés ont eu lieu. Des millénaires plus tard, encore accentué par la pression que l'homme fait subir à l'espèce, ce phénomène constitue une sérieuse menace. D'un point de vue génétique, les guépards du monde entier sont extrêmement proches les uns des autres. De fait, le guépard est devenu un animal peu fertile, et le taux de mortalité des petits est anormalement élevé. En raison des actions humaines, les populations encore existantes de guépards se retrouvent de plus en plus isolées les unes des autres. Dans ces conditions, les accouplements consanguins, entre animaux apparentés, sont plus fréquents, et le risque de naissance de guépardeaux présentant des malformations ( dents insuffisamment développés, pattes déformées, queue entortillée . . . ) plus important. Chaque spécimen est d'une importance capitale pour cette espèce qui possède un patrimoine génétique si limité. Les guépards sont si proches les uns des autres qu'une seule maladie pourrait décimer une population entière, ce qui serait une véritable catastrophe. Toutefois, il reste de l'espoir. Le guépard a déjà survécu des millénaires avec ce patrimoine génétique pourtant si peu diversifié que certains scientifiques ne lui aurait pas donné quelques décennies. De plus, l'apparition de mutants comme le guépard royal, permettant à des guépards de s'adapter à de nouveaux milieux ( ici la savane boisée grâce au pelage plus sombre ), montre que l'évolution de l'espèce n'est pas figée. Le guépard continue de développer des mutations, et avec elle son patrimoine génétique pourrait progressivement se diversifier . . . si on lui en laisse le temps.

Guépard d'Afrique du Sud, Doué la Fontaine - Tous droits réservés

 

Guépards apprivoisés


La relation entre l'homme et le guépard est très ancienne. Contrairement à d'autres espèces, elle ne se base pas uniquement sur le fait que l'homme a chassé le guépard, mais qu'il a chassé avec lui.
Le guépard n'est sans doute pas le félin le plus difficile à apprivoiser. Habitué jeune à l'homme, un guépard aura généralement un comportement plutôt amical à son égard. C'est ce qui a permis, très tôt, à certains hommes d'avoir comme animaux de compagnie des guépards. Des fresques égyptiennes nous montrent que cette pratique existait déjà il y a 4000 ans. Un peu plus proches, les empereurs Gengis Khan ou Charlemagne, par exemple, entretenaient au sein de leur palais des guépards pour leur tenir compagnie.
Il y a près de 6000 ans, les anciens mésopotamiens ont aussi apprit à dresser pour la chasse des guépards capturés adultes dans la nature. Les guépards étaient emmenés sur le lieu de la chasse en charrette ou même à dos de cheval derrière leur maître. La tête du félin était recouverte d'un capuchon qu'on lui retirait à l'approche du gibier. Libéré, sa vue recouvrée, le guépard dressé se ruait alors sur sa proie. Cette pratique née au Proche Orient s'est ensuite transmise en Egypte, en Perse et en Inde. Certains rois européens, comme Guillaume le Conquérant au Xème siècle, ont aussi chassé avec des guépards. Les plus puissants souverains entretenaient un grand nombre de félins. L'empereur mongol Akhbar, au XVIème siècle, en a ainsi possédé près de 1000 !
La pratique de la chasse avec des guépards dressés a perduré en Inde jusque vers le milieu du XXème siècle. C'est à cette époque que l'espèce s'est éteinte dans ce pays, comme auparavant dans nombre d'autres régions d'Asie. Les guépards captifs ne se reproduisaient que très rarement. Afin d'entretenir les cheptels, on capturait toujours plus de spécimens sauvages. Les populations asiatiques de guépards ont donc progressivement décliné, jusqu'à souvent s'éteindre.

Guépard d'Afrique du Sud, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

 

Le déclin du guépard d'Asie


Le guépard d'Asie ( Acinonyx jubatus venaticus ) avait autrefois une immense aire de répartition, allant de l'Arabie à l'Inde, en passant par l'Iran . C'est cette sous espèce qui était apprivoisée et dressée pour la chasse, en particulier en Iran et en Inde. Nombreuses sont les peintures ou tapisserie de l'époque représentant le seigneur allant chasser en compagnie de son guépard favoris. Plus tard, lorsque l'Inde a été conquise par les britanniques, et eux aussi ont apprécié d'avoir le guépard pour compagnon. C'était l'heure de gloire du guépard d'Asie.
Mais cette domestication des guépards posait un problème de taille en Inde, où elle était très courante. Le même problème se pose aujourd'hui dans nombre de parcs zoologiques possédant des guépards : les guépards se reproduisent mal en captivité. Déjà difficiles dans le choix de leur partenaire à l'état sauvage, ils ont moins de choix en captivité, d'où une difficulté accrue de former des couples qui seront féconds. Si les deux guépards ne se plaisent pas, ils sont capables de s'entretuer. Une seule portée est née en captivité en Inde, durant tout le temps où on y a apprivoisé les guépards, c'est à dire plusieurs siècles. Dans ces conditions, sans reproduction en captivité, il fallait capturer des jeunes guépards dans la nature pour renouveler le cheptel d'animaux apprivoisés et dressés pour la chasse. La population indienne de guépards à rapidement décliné. Les derniers guépards indiens sont morts dans le Madya Pradesh en 1947. Ils étaient si proches les uns des autres que 2 balles ont suffit au Maharaja de Sugurja, déjà tristement célèbre pour détenir le record du nombre de tigres tués par une seule personne ( 1360 ), pour abattre les trois frères . . .
Ailleurs en Asie, c'est la chasse et la disparition de ses proies et de son habitat qui sont à l'origine de la progressive extinction du guépard d'Asie.
Aujourd'hui, la sous-espèce n'existe plus que dans les zones arides d'Iran et du Pakistan. Il en reste moins d'une centaine...

"Kushki & rubit" by N.Farid - Own work. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Kushki_%26_rubit.jpg#/media/File:Kushki_%26_rubit.jpg

A une période où la consanguinité déjà importante chez le guépard s'accentue du fait de sa raréfaction, la conservation de toutes les sous-espèces est essentielle. Le guépard d'Asie est probablement la plus rare de toute, comptant moins d'une centaine d'individus. D'un point de vue génétique, cette population est d'une importance capitale pour l'espèce. Les lignées africaine et asiatique du guépard se sont séparées il y a 32 000 à 67 000 ans. Elles évoluent depuis séparément. Les quelques dizaines de guépards d'Asie survivant en Iran constituent donc une précieuse réserve de diversité génétique pour leur espèce.
Du fait de cette séparation, physiquement, le guépard d'Asie se distingue bien des sous-espèces africaines. Son pelage est plus épais, en particulier en hiver, et la " crinière " de son échine souvent plus développée. La tête du guépard d'Asie est proportionnellement plus petite que celle du guépard africain et il est également légèrement plus trapu.

"Koushki 2" by N.Farid - Own work. Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Koushki_2.jpg#/media/File:Koushki_2.jpg

 

Le guépard en captivité


Comme on l'a déjà vu ( voir les paragraphes précédents ), la relation qui existe entre le guépard et l'homme est millénaire. En tant qu'animal de compagnie ou encore dressé pour la chasse, ce félin côtoie les êtres humains depuis plus de 5000 ans. Toutefois, ces guépards étaient des animaux capturés dans la nature. Il n'existait pas comme aujourd'hui de population captive de l'espèce.
Un des premiers guépards arrivé dans un zoo européen fut un spécimen hébergé au zoo de Londres en 1929. Il survécut moins d'un an. Le guépard est un félin qui peut s'avérer compliqué en captivité, et sa reproduction en particulier pose problème. La femelle est en effet difficile dans le choix de son partenaire. Si les deux animaux ne se plaisent pas, ne sont pas en accord, ils peuvent s'attaquer et sont même capables de s'entretuer. Il peut être compliqué de créer des couples qui auront des petits, compte tenu de cela mais également du fait qu'il est très important d'éviter toute consanguinité chez une espèce déjà très touchée par ce fléau. On a donc comprit aujourd'hui ce dont avaient besoin les guépards captifs, et des naissances ont régulièrement lieu.
En France, une vingtaine de zoos hébergent des guépards et des naissances ont lieu presque chaque année, en particulier à Peaugres qui est le spécialiste européen de la reproduction de cette espèce.

Bébé guépard d'Afrique du Sud ( 6 mois ), la Boissière du Doré - Tous droits réservés

 

Un félin essentiellement diurne


La majorité des félins chassent la nuit, au crépuscule ou à l'aurore. Ils se fondent ainsi mieux dans les ombres afin de surprendre leurs proies. Leur ouïe excellente et leur très bonne vue dans la pénombre en font des animaux parfaitement adaptés à ce mode de vie. Toutefois, tous ne préfèrent pas la nuit.
Le guépard est lui un félin essentiellement diurne. Il chasse surtout le matin ou en fin d'après-midi, lorsque les autres prédateurs pour la plupart dorment encore. Chasser à des heures différentes d'eux permet d'abord au guépard d'éviter de les croiser. Face à un lion ou une panthère, félins plus puissants que lui, il n'aurait aucune chance et devrait laisser sa proie. Mais ceux-ci sont surtout nocturnes et le guépard en chassant de jour augmente donc ses chances de ne pas les voir et donc de manger à sa faim. Il présente quelques adaptations à ces activités surtout diurnes. Le guépards, s'ils voit nettement mieux que nous dans la pénombre, possède toutefois une moins bonne vision nocturne que la majorité des autres félins. Ses vibrisses, utiles pour se diriger dans le noir, sont plus courtes que chez beaucoup d'autres espèces. Enfin, on pense que les lignes noires qui ornent son visage, le larmier, lui permettent d'être moins ébloui par le soleil.
Seuls les guépards du Sahara font exception. Ils chassent davantage de nuit afin d'éviter la fournaise du jour.

Guépard d'Afrique du Sud, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

 

Taille


Le guépard est un félin de grande taille. Il est à peu près aussi long qu'une panthère de taille moyenne, mais bâti très différemment : plus haut sur pattes, plus fin, proportionnellement nettement plus léger. Le guépard mesure de 1 mètre 70 à 2 mètres 35 de long, dont 60 à 85 cm pour la queue. Il atteint de 60 à 94 cm au garrot. Le guépard peut peser de 35 à 65 kg, le poids moyen étant de 38kg pour une femelle et 48kg pour un mâle.

Guépard d'Afrique du Sud, Doué la Fontaine - Tous droits réservés

 

Effectifs


Fin 2016, une étude a révélé qu'il ne restait plus qu'environ 7000 guépards sauvages de par le monde. La majorité vivent en Afrique subsaharienne, et seulement quelques dizaines peuplent encore l'Asie. Il y a quelques années, on estimait encore le nombre de guépards dans la nature à 12 000, voire 15 000. La tendance est toujours aujourd'hui au déclin.
La population de guépards recensée en captivité est d'environ 2000 spécimens dans le monde.

Guépard d'Afrique du Sud, Doué la Fontaine - Tous droits réservés

 

L'avenir du guépard


On l'a vu, le guépard est sur le déclin. Au cours du XXème siècle, et en particulier durant les décennies 1940 à 1960, il a disparu de la quasi totalité de son aire de répartition asiatique pour ne plus survivre que dans une petite région isolée d'Iran. Il reste moins d'une centaine de guépards d'Asie, là où il étaient encore des milliers il y a moins d'un siècle. En Afrique du Nord, on a même craint que l'espèce soit éteinte avant d'obtenir confirmation de sa survivance dans le Sahara en 2009. Là encore, il s'agit d'une faible population. Il se porte un peu mieux en Afrique subsaharienne, où vivent encore quelques milliers de guépards sauvages, dont jusqu'à un quart rien qu'en Namibie. La capture de spécimens sauvages pour la captivité ( animaux de compagnie ou dressés pour la chasse ), la chasse, la disparition de son habitat, la consanguinité, . . . telles sont les causes anciennes et actuelles du déclin du guépard, considéré comme " Vulnérable " par l'UICN. Classé à l'annexe 1 de la CITES, le commerce du guépard est interdit et il est protégé sur la majeure partie de son aire de répartition. Toutefois, le braconnage subsiste. Des guépards se font régulièrement tuer par des fermiers inquiets pour leurs troupeaux, et les trafics de bébés guépards pour les Emirats Arabes Unis déciment les populations d'Asie et d'Afrique de l'Est. Des programmes existent, qui ont pour but d'aider l'homme à mieux comprendre le félin et à l'accepter. Ils ont offriront peut être au guépard un meilleur espoir d'avenir.

Guépard d'Afrique du Sud, la Boissière du Doré - Tous droits réservés

Commentaires

  • ServalLil

    1 ServalLil Le 31/01/2014

    Les infos sont super surtout que les guépards c'est trop mignon. Et en plus, les images sont vraiment belles !!!!!!!!!!!!!!!!!

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